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Personnage en papier (H 12 cm), Marie-Danielle Koechlin, avril 2005
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Personnage en papier (H 12 cm), Marie-Danielle Koechlin, avril 2005
A l’Atelier d’Estienne (1, rue Terrien – 56620 Pont-Scorff (Lorient) – Tél 02 97 32 42 13 – Fax 02 97 32 63 70 - atelier.estienne@wanadoo.fr )
» Fragments d’identité « , Marie-Danielle Koechlin et Brige Van Egroo
[photopress:Salle_du_Patriarche2.jpg,full,pp_empty] MDK
[photopress:Personnages_en_qu_te.jpg,full,pp_empty] MDK
[photopress:Gisants.jpg,full,pp_empty] Brige Von Egroo
Du 4 février au 2 avril 06, Marie-Danièle Koechlin et Brige Van Egroo questionnent la notion d’identité à travers des démarches plastiques singulières où se mêlent sculpture, installation et vidéo. Explorant différents matériaux synthétiques contemporains tel que le vinyle, le plexiglas ou le silicone, Marie-Danièle Koechlin aborde la question de l’individualité et du rapport à l’autre tandis que Brige Van Egroo, privilégiant le papier, la ouate, la tarlatane et autres matières végétales, travaille sur l’enveloppe corporelle, la peau comme espace d’interaction entre l’intérieur et l’extérieur. Toutes deux plasticiennes, elles engagent un dialogue entre les oeuvres, l’espace et le public au sein d’une exposition conçue comme un » parcours identitaire » où la découverte des oeuvres suscite de nombreuses réflexions sur les multiples facettes de notre personnalité.
Samedi 4 et dimanche 5 février 06. Rencontre avec les artistes de 14h30 à 18h30/entrée libre.
Du 6 au 10 février 06. Ateliers de pratique artistique encadrés par Brige Van Egroo et Marie-Danelle Koechlin autour de la notion d’identité. Les ateliers se déroulent sur une journée et permettent une rencontre approfondie avec le travail des artistes. Participation: 6 Euros par personne. Pour les groupes à partir de 20 personnes. Sur réservation.
Du 13 février au 31 mars 06 Ateliers pédagogiques proposés par les animateurs de l’Atelier d’Estienne: découverte de l’exposition et travail autour de la question du corps. Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 16h. Participation: 2 Euros par personnes. Sur réservation.
Samedi 11 mars 06. Rencontre sur les interventions artistiques en milieu spécialisé. Par Marie-Danielle Koechlin, Brige Van Egroo et Erika Vandelet (artistes intervenantes), Manfred Thiel (éducateur spécialisé en IME) et Marie-Pierre Herné (psychologue clinicienne). En collaboration avec le théâtre Le Strapontin. A partir de 14h. Entrée libre.
Encre de Chine sur papier à estampe
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« Temps de latence », 97 x 115 cm
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« Fleur de latence »
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« Temps suspendu », 97 x 115 cm
www.villadutoit.ch/archives05expo.html
TEMPS DE LATENCE: période où il semble ne se passer rien entre un stimulus et la réaction à ce stimulus.
Or moi, j’aime l’action, je me sens vivre bien dans l’effort, c’est en agissant que j’éprouve le sentiment d’existence. Je pèche généralement par dépassement du geste, par exubérance de mouvement. Je conçois trop souvent mon rapport à l’oeuvre à la façon d’une lutteuse, pas de place pour les « temps morts » ! Impatience, inquiétude fondamentale, question de tempérament ?
Le temps de latence, je n’y avais pas songé, mais à force de multiplier les gestes à l’excès, je sature mon propre environnement jusqu’à ressentir l’urgente nécessité de lâcher prise. Cette idée est toutefois plus simple à énoncer qu’à appliquer. C’est dans cette perspective-là que je situe mon cheminement pendant ce workshop.
Comment laisser vivre cet intervalle de latence pendant la réalisation de l’oeuvre ?
Cueillir les fruits du temps sans intervenir sur son déroulement ?
Exister sans agir ?
Laisser la tache aller à la rencontre de l’espace humide en suivant son allure, sans imposer mon rythme ?
Attendre tout le temps qui est dû à la matière pour qu’elle s’exprime complètement ?
Pari impossible ?
(Genève, Villa Dutoit, 26 août 2005)
C’est la possibilité de suivre certains blogs sans perdre trop de temps, ça peut s’avérer très instructif, il va falloir que je m’y mette: https://blogging.com/rss-dead/#readers
Pour comprendre un peu mieux:
http://www.opossum.ca/archives/dixdix_xmlrss.pdf
PARCOURS ARTISTIQUE
Née à Paris en 1946, Annette Genêt est au départ l’élève de Gabriel Stanulis en classe de sculpture à l’école des Beaux-arts de Genève. Puis, parallèlement à des activités artistiques éclectiques, elle poursuit une trajectoire professionnelle dans le social et la formation. Depuis 1996 elle consacre l’intégralité de son temps aux arts plastiques.
EXPOSITIONS
1970 et 1983
Boutique des Artisans genevois, collection de vêtements peints sur soie à motifs spatiaux, présentée également à Woodstock, N.Y. USA
1985
Musée d’Ethnographie de Genève, collective, «Les Exclus», illustration sur le thème : « Le certificat de bonnes vie et moeurs et les femmes prostituées en Suisse »
2000
Le Carré des Arts, Gex (France 01), «Persistance des Anges», huiles, encres, fusains, en collaboration avec le sculpteur Nadine Boyer
2001
Arcade Chausse-coqs, Genève, huiles et encres
2002
Galerie La Primaire, Genève, huiles et encres
2003
Galerie Le Centaure éclaté, Genève, collective sur le thème «Narcisse», technique mixte
2004
Galerie Regards, Vence (06), collective, technique mixte
2005
Centre d’Art en l’Ile (APO), Genève, en co-production avec MDK, vidéo sur le thème du portrait (5mn) : « Epreuves d’artistes»
Europ’Art, Genève, collective du groupe VISARTE, technique mixte
Villa Dutoit , Genève, workshop sur le thème du « Temps de latence », collective, encres de Chine
Galerie La Primaire, Genève, huiles, acryliques et encres
2006
Centre d’Art en l’Ile, Genève, collective sur le thème « Le Trou », encre de Chine
Boutique Galerie AN(K)H, rétrospective 2002-2006: « Fluctuations », huiles, acryliques, encres de Chine
2007
Villa Dutoit, « Un autre regard », huiles, acrylique et encres de Chine
LA FEDERATION DES ARTISTES VISUELS DE GENEVE
Un site intéressant les artistes de la région lémanique:
http://www.act-art.ch
Le plasticien Franck NA qui lutte très activement contre l’indifférence générale et je lui en sais gré, m’a communiqué cet article: Conférence (notes), Palais de la culture, Guelma, Algérie. décembre 2005 » l’art sans production ? »Une tendance forte de l’art contemporain: ne pas produire de trésors tangibles mais agir sur le réel. »Les ready-made, Land-Art , la performance, le « Rien laissé derrière soi, pas de traces embarrassantes, pas d’objet, juste de la matière grise en fusion, en fusion avec? L’artiste se démarquant encore de l’artisan, même si des collaborations avec toutes sortes de corps de métier sont possibles pour leur savoir-faire: artisans, scientifiques, industrie. Toujours cette danse décisive:
Dans l’acte immatériel, (non transformateur directement de matière)
Le geste qui ne laisse rien de tangible. Juste de l’éphèmère assumé.
De l’éphémère assumé c’est à dire de l’éternité.
Tout un sachet d’éternité. Exemples dans ma pratique: « stands de gratuité », (l’infokiosk), évènements gratuits sur l’espace public:
Depuis plusieurs années je présente des événements gratuits sur l’espace public, dans des relations de proximité, de civilité.
Dernièrement j’ai présenté un « stand du Temps suspendu » lors de la fête du quartier de la Concorde (aout 2005), puis « une tente du Temps Mobil » en septembre dernier, et ensuite, toujours à Genève, j’ai réalisé de nouveau un « kiosque de la gratuité » lors de l’inauguration de l’école des Ouches, mi novembre.Parmi les différentes choses qui sont présentées au public (sur le présent, l’avenir et le passé), il y a notamment un « Livre de souvenirs »: en effet, les habitants du quartier sont invités à nous faire parvenir des photos qui sont ensuite commentées par les visiteurs du stand . Nous recueillons ainsi des images, et des témoignages qui seront par la suite mis sur un site de l’internet et ainsi disponibles à (presque) tous. Je souhaiterai pouvoir avec vous approfondir cette notion de gratuité : les médias gratuits; le domaine public, l’air, les paroles sont encore gratuites. Que veut dire gratuit ? Qu’est ce qui est gratuit? Pour qui? Que retire celui qui offre? Est ce que l’art doit être gratuit? Et la connaissance? Qu’est ce qu’un acte gratuit? Qu’est ce que ce sentiment de naturel, de liberté dans ce qui est gratuit? Cequi est encore naturel est il encore vraiment gratuit? Workshops de plasticiens, (Balkans Bridges)
Des rassemblements spontanés aux rencontres programmées. S’auto-organiser.
Des ateliers provisoires (des espaces d’entraînement): là où le résultat compte moins que le moment de faire. Le plaisir partagé de cogiter à plusieurs, de converser, de s’offrir matière à matière grise (une idée pour Guelma?)
Rencontres artistiques sur l’initiative d’artistes qui prennent en main eux-même leur diffusion
autoproduction, édition, musique, lieux de concerts ou d’exposition;
Inventer une autre façon de négocier son travail, un autre rôle de l’artiste, l’imaginer en serait une part essentielle;
et poésie; liberté de l’oral , de l’action furtive, de la pluridisciplinarité. Slam, Simple poésie, légère , nomade insaisissable. NA (Franck VACHERON)
Intégralité du texte sur http://www.mise-a-jour.net/
genova AT freesurf.ch
ARTENSION publie dans le n°27 du mois de janvier une série d’articles sur DADA donnant une dimension plus saisissable à l’étonnant culte voué à la fontaine-urinoir de Marcel Duchamps. Le magazine m’a généreusement transmis l’ensemble de ses articles sur l’art contemporain et en autorise l’utilisation libre (toutefois accompagnée du nom de l’auteur et de la date de parution dans ARTENSION). Je ne résiste pas à la tentation d’en livrer au moins un.
Exposition Dada : le grand bas-art par Françoise MonninMille « oeuvres », cinquante « artistes » : l’exposition du Centre Pompidou consacre la colère exprimée par une poignée d’intellectuels pendant la première guerre mondiale. Mais si leur géniale audace a favorisé notre émancipation, les gadgets qu’ils ont fabriqués, ont-ils leur place parmi les chefs – d’oeuvre de notre histoire de l’art ?« Dada était une bombe, qui s’emploierait à en recueillir les éclats, à les coller ensemble et à les montrer ? Que sauront-ils de plus ? On va leur montrer des objets, des collages. Par cela, nous exprimions notre dégoût, notre indignation, notre révolte. Eux n’y verront qu’une phase, qu’une « étape » comme ils disent, de l’Histoire de l’Art », éructait déjà Max Ernst, lors de la précédente exposition consacrée à Dada par le musée national d’art moderne parisien, en 1966. Peine perdue ! Son ancien complice, le théoricien Marcel Duchamp, constatait alors lui aussi combien l’histoire digère toute forme nouvelle émergeante, combien toute « avancée hasardeuse dans des territoires encore mal définis » (l’historien d’art Marc Lebot définit ainsi la notion d’avant-garde) est condamnée par le succès à l’académisme. Renier le passé revient à lui appartenir, une fois le temps passé. Dire merde au monde fait entrer le mot merde dans le dictionnaire de ce même monde. Et, si celles qui ratent tombent dans l’?oubli, toutes les révolutions réussies sont appelées à finir soigneusement référencées dans la chronologie de l’histoire des hommes. Il n’existe aucune alternative. Telle est la Culture. Il en va de Dada comme du reste. La sulfureuse attitude artistique des années 1910, en refusant tous les principes inhérents à la tradition des beaux-arts, a mis à leur place ceux des bas-arts, destinés à leur tour à un succès spectaculaire ; et par conséquent à une récupération.
Petits riens et grosses colèresL’actuelle exposition du Centre Pompidou est à ce titre formidable, énorme, anthologique. Dada n’entendait produire que des petits « riens » et ces petits riens aujourd’hui réunis remplissent tous le sixième étage du temple français de la modernité. Des centaines de mètres de vitrines aseptisées recouvrent là des brouillons, des courriers intimes, des cartes postales, des gadgets. Nul chef-d’oeuvre, très peu d’éléments charmants, à l’exception de la collection de marionnettes imaginées par Sophie Taueber-Arp ! Rien que des croûtes et des plaisanteries, devenues au fil du temps des objets de culte. A ce titre, le plus fameux d’entre eux, la Fontaine de Marcel Duchamp (un urinoir de fabrication industrielle, présenté par l’artiste lors d’une exposition américaine de sculptures en 1917), trône en héros. Il s’agissait en 1917 d’en rire, à présent les visiteurs se prosternent avec déférence et dans un silence absolu, intégriste. Dommage. L’intérêt de l’exposition consiste davantage dans les textes présentés, même s’ils nécessitent de nombreuses heures de lecture. « lis tes ratures, tout est littérature», écrit à la plume le très jeune poète Philippe Soupault, sur une feuille de carnet à petits carreaux, en 1920. C’est joli. Dada au Centre Pompidou, moins qu’une exposition, est d’abord une bibliothèque. C’est en effet dans le langage des mots que s’est opéré, entre 1916 et 1920, une dilatation véritable des limites de la définition de l’oeuvre. A travers les centaines de courriers, de tracts, de fanzines, d’annonces de spectacles et de bandes sons qui sont présentées, le visiteur conçoit combien, au sein d’une Europe en pleine guerre mondiale, il était devenu impossible de peindre des Vénus et de sculpter des Apollon ; combien demeurer poète impliquait de passer les valeurs classiques à la moulinette. Quel dommage que cette exposition néglige le fait que tous les souvenirs ici présentés ne sont issus que de colères et de blagues ! Dada voulait faire hurler et rire, inciter à la révolte. Objectif manqué : à présent, il n’est question que de conservation. Si la Joconde à moustaches, imaginée par Marcel Duchamp, « L.H.O.O.Q », ceux qui la vénèrent outre mesure ne sont que des pisse-froid.« Dada soulève tout ! »« Dada soulève tout » : la phrase de Soupault reproduite à l’entrée de l’exposition consacre la manière dont tout soufflé retombe, attraction terrestre oblige. Si tout ce qui est présenté au fil des salles appartient soit à la catégorie des coups de gueule, soit à celle des fous rires, les uns comme les autres, aujourd’hui dénaturés par le commerce de l’art, apparaissent désormais surtout comme de belles arnaques. Un urinoir au milieu du salon, histoire de choquer les voisins ? D’accord en 1917, et tant qu’il a été acquis à bon marché au bazar du coin. Acheté chez Sotheby’s en 2005 pour des centaines de milliers de dollars, il n’est pas rigolo, il est obscène. Tout comme la page consacrée au groupe mécène de l’exposition, PPR (Pinault-Printemps-La Redoute), dans le dossier de presse de l’exposition : plutôt que d’évoquer la liberté, la poésie, l’imagination, la subversion dadaïste, le texte reproduit là signale que « PPR a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 17,8 milliards d’euros » !
Reproduits, copiés, imités, tous les objets volontairement moches (par goût de la provocation et par besoin de libération) utilisés par les dadaïstes ont généré des hordes de pâles décalcomanies vendues à prix d’or, qui inondent à présent nos centres d’art, et des flots de littérature indigente. « Le filon est désormais recouvert d’une gangue scientifique, dont l’épaisseur est d’autant plus surprenante que les témoignages de l’époque sont rares et ambigus », souligne très justement l’une des auteurs du catalogue de l’actuelle exposition, Séverine Gossart. Lequel catalogue n’en rajoute pas moins ses 1024 pages, comportant certaines erreurs (il y est dit par exemple que Marcel Duchamp est mort à New York), au corpus. Visiter l’actuelle exposition permet de mesurer combien Dada se voulait aérien et combien l’histoire de l’art s’applique à le plomber. C’est en cela qu’il importe de se rendre au Centre Pompidou.
Dada, jusqu’au 9 janvier 2006, musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. Washington du 19 février au 14 mai 2006 et au MOMA de New York du 18 juin au 11 septembre 2006.
Des sites bien achalandés à visiter pour le plaisir
http://www.galeriepierremarievitoux.com
http://www.galerie-du-centre.net
Â
Un amateur éclairé qui suit de près et commente l’actualité des expositions d’art contemporain:
http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/lunettesrouges/
Envoyé par www.duclaux.net
M. Pinoncelli et Duchamp : frappante charitéLE MONDE | 06.01.06
« Ils parlent en connaissance de cause : La Fontaine de Marcel Duchamp a déjà été restaurée après avoir subi une première fois les foudres de M. Pinoncelli, le 24 août 1993, lors d’une exposition au Carré d’art de Nîmes. L’artiste s’était tout d’abord soulagé dans la sculpture, un urinoir industriel posé tête-bêche, par rapport à son installation d’origine.
Duchamp avait vainement tenté d’exposer sa pièce en 1917, à New York, sous le pseudonyme de R. Mutt, qui évoquait le nom d’un fabricant local de matériel de salles de bains. La sculpture fut refusée par le jury.
Duchamp s’en expliqua dans un entretien publié en 1961 : « Les motifs pour refuser l’envoi furent les suivants : 1. Son envoi était immoral et vulgaire. 2. C’était un plagiat, ou plutôt une simple pièce commerciale ressortissant à l’art du plombier. A cela, M. Mutt répondit que sa fontaine n’était pas immorale puisqu’on pouvait chaque jour en voir de semblables exposées dans tous les magasins d’installation de bains et autres objets de plomberie. Sur le second point, M. Mutt fait remarquer que le fait qu’il eût modelé ou non la fontaine de ses propres mains était sans importance, l’important était dans le choix qu’il en avait fait. Il avait pris un article courant de la vie, et fait disparaître sa signification habituelle sous un nouveau titre et, de ce point de vue, avait donné un sens nouveau et purement esthétique à cet objet. »
M. Pinoncelli a déclaré qu’il rendait « sa dignité à l’objet, victime d’un détournement d’utilisation, voire de personnalité ». La miction était bénigne, mais l’artiste avait cru déjà nécessaire de briser le mythe à coups de marteau : « Etre redevenu un simple objet de pissotière après avoir été l’objet le plus célèbre de l’histoire de l’art – Son existence était brisée – Il allait traîner une existence misérable – Mieux valait y mettre un terme, à coups de marteau – Pas du tout un geste de vandale, un geste charitable, plutôt. »
Le tribunal de Tarascon avait condamné, le 20 novembre 1998, M. Pinoncelli à une amende de 45 122 euros.
L’affaire était même devenue un cas d’école pour les juristes. Interrogé par Le Monde, l’avocat Bernard Edelman estimait que le tribunal avait « rendu un jugement très intelligent, en condamnant Pinoncelli pour « parasitisme de la gloire ». En brisant un urinoir célèbre, il cherchait à s’accaparer la notoriété de l’artiste qui y avait apposé sa signature. »
M. Pinoncelli est un habitué : des actions, au sens artistique du terme, il en a produit plus de 70, depuis 1963. On lui doit, en 1969, un « attentat culturel contre Malraux » : il avait, armé d’un pistolet à eau, aspergé le ministre de peinture rouge lors de l’inauguration du Musée Chagall de Nice. En juin 1975, il avait braqué avec un fusil, mais sans munitions, les locaux de la Société générale, toujours à Nice. Il s’agissait alors de protester contre un jumelage entre Nice et Le Cap, en Afrique du Sud, alors sous le régime de l’apartheid. L’artiste n’a peur de rien, l’homme est entier. Presque : en juin 2002, dans un musée de Cali, en Colombie, il s’est tranché un doigt avec une hache en signe de solidarité avec Ingrid Betancourt. Il s’agissait de partager la violence faite à l’otage retenue par les FARC.
Plus prosaïquement, La Fontaine de Marcel Duchamp n’existe plus depuis 1917, date à laquelle l’original s’est perdu. Les huit versions aujourd’hui disponibles sont le résultat d’une édition réalisée par l’artiste et le marchand italien Schwartz en 1964. La dernière disponible sur le marché a été vendue à un collectionneur grec en 1999, pour l’équivalent de 1,6 million d’euros.
Harry Bellet »
(Article paru dans l’édition du 07.01.06)
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Etudes sur les structures et les acteurs de l’art contemporainLe CIPAC a rassemblé une série de références d’études (thèse, mémoire, article, ouvrage, rapport, colloque…) sur l’art contemporain en France. Forcément incomplète, elle est destinée à celles et à ceux qui souhaitent étudier le fonctionnement de l’art contemporain en France, à travers les acteurs et les structures professionnels. Vous pouvez accéder à cette rubrique dès la page d’accueil du site en cliquant sur Etudes sur les structures et les acteurs de l’art.
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Voir: http://www.cipac.net/
Pour inaugurer ma carrière de blogger, j’avais proposé d’échanger quelques idées sur le rôle actuel de l’art contemporain qui me laisse dans la perplexité. Je publie la récolte ici dans la rubrique commentaire. Il est possible de retrouver leurs auteurs sur le blog où j’ai fait mes premiers pas: http://www.musarte.blogspot.com/