Voilà quelque chose d’assez difficile à digérer, Marc n’avait pas l’âge de tirer sa révérence. Je ne le connais pas très personnellement, je sais de lui ce que nous avons partagé pendant le workshop du « temps de latence », à la Villa Dutoit de Genève, en 2005, et nos rencontres chaleureuses pendant les vernissages. C’était un type sincère et passionné. Ce qui m’a frappée pendant le workshop, c’est que tandis que je tournais comme une hélice pour produire un maximum de pièces en ce minimum de temps, je l’ai surtout vu discutter et réfléchir. C’est seulement à la fin de la semaine, quasiment au dernier jour, qu’il a monté son installation, apparemment en toute décontraction. Et quelle installation, j’en suis restée baba. Pour moi, Marc, c’était un Maître, un artiste de l’élégance et de l’économie de l’effort, tout ce que je ne maîtrise pas pour ma part. Chapeau Marc!
Si vous n’avez pas vu l’expo, je vous laisse juger d’après photos:
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Adieu Marc, je t’aimais bien.
Cette nouvelle m’affecte beaucoup. J’avais aimé l’oeuvre, j’avais apprécié l’artiste.
C’était une très belle expo.
NB : le visiteur se tient mal; je lui prédis de sérieux ennuis lombaires.
Cher Epinen,
Oui la mort de Marc est affligeante, je savais que cette nouvelle te toucherait aussi. Il y a une petite célébration pour sa mémoire, dans les locaux de l’association Cheminée-Nord, ex-usine Kugler, 4 bis chemin de la Truite, à Genève, le mardi 22 mai 2007 dès 19h, malheureusement je ne pourrai pas y être.
J’espère que ta colonne vertébrale va mieux, mais dis-moi, où en sont les Brèves de Couette? As-tu repris ta jolie plume?
Je ne pourrai pas non plus être physiquement demain soir chemin de la Truite. Pour avoir une chance de trouver ce chemin avant 19h, il aurait fallu que je parte depuis plusieurs jours : je ne suis pas Genevois, moi !
Mais mon coeur y sera. Et mes pensées accompagneront du mieux qu’elles pourront cet homme à l’enthousiasme simple, à la gentillesse tranquille, cet homme tellement humain que ma timidité habituelle s’en était trouvée désarçonnée, et que nous avions bavardé un bon et agréable moment.
Pour le reste, je t’invite sur mon blog, chère Musarde.
Marc,
Je reste sans mot à l’dée de ne plus pouvoir croiser ton visage rieur
De ne plus sentir ta main sur mon épaule à l’improviste
Au détour d’un concert
Nous nous retrouvions encore et toujours
Quels que soient les chemins que nous suivions
Quel que soit le temps qui séparait chacune de nos rencontres
Qu’il s’agisse de quelques heures, de quelques jours ou de quelques mois
Comme ce texte d’Auberson qui nous avait tant fait délirer
« Le temps et la vitesse s’accélère! ange rebelle t’es fou ! »
On refaisait à chaque fois le monde
A la recherche de notre Graal
Toutes ces années qui défilent dans ma tête
Au rythme des joies et des coups durs
Quelque chose comme 18 ans de complicité
Avec toujours cette même quête d’un absolu
Que j’ai, de mon côté, appris à relativiser et à apprivoiser
Et que toi de ton côté tu as poursuivi sans relâche
Au risque parfois de ne plus savoir comment t’enraciner
Tu n’as jamais vraiment su comment poser tes valises
Mais elles étaient toujours pleines de mille envies, de mille projets
De Bell’usine à Kugler, tu m’auras fait voyager dans ton univers
Et nous aurons mêlé nos couleurs musicales
Lorsque de mes douze ou six cordes, je partais dans mes délires sonores
Et que tu t’improvisais percussionniste ou homme-orchestre
Jusqu’à l’aube de nos atmosphères psychédéliques
Toi l’ami avec qui j’ai partagé tant d’instants magiques
Je me sens aujourd’hui orphelin
Orphelin de ton rire qui me faisait tellement marrer
Orphelin de nos poussées de gueule et de nos rebellions
Et même si tu me manqueras « vecchio crapolone »
Je suis sûr que tu as trouvé la paix que tu recherchais tant
Et c’est de cela que je veux me nourrir
Lorsqu’à chaque fois, dorénavant je penserai à toi
Tu es certainement en train de bien déconner parmi les anges rebelles!
Olivier Baiolla