Zaza Desiderio quartet à Seyssel

J’y étais devant la galerie de la Grenette et c’était magnifique, la danse m’a embarquée malgré l’ambiance inhibée majoritaire. J’ai rencontré des personnes peu ordinaires ce soir là, quelque chose de leur grâce m’a touchée profondément. La musique est magique, c’est elle qui me fait passer les portes de mes prisons imaginaires. Merci au fabuleux quartet de Zaza Desiderio et merci à la mairie de Seyssel qui organise les concerts gratuits tous les vendredis soirs jusqu’à la fin du mois d’août.

Relevé sur http://www.jazz-rhone-alpes.com/ :

« Depuis quatorze ans, le Jazz Club d’Annecy prend ses quartiers de fin d’été, au Château de Clermont en Genevois, pour trois soirées, le dernier week-end d’août.

Cette année, vendredi 24, jazz français ?!? (sic et resic) Yves Brouqui 4tet, et Fabien Mary 8tet, samedi 25, Jacques Schwarz-Bart et Kyle Eastwood, et dimanche 26, la désormais soirée de clôture dédiée au blues avec Kenny « Blue Boss » Wayne, et Shemekia Copeland.

Et, voilà deux ans maintenant, que le ci-dessus, et si bien nommé Jazz Club, en partenariat avec la Mairie de Seyssel, organise un concert gratuit, en avant-première du Festival, à la Grenette, rendez-vous de culture, musique, théâtre, expositions, de Seyssel en Haute-Savoie.

Une température de circonstance, pour le carioca et néanmoins batteur Zaza Desiderio, Olivier Truchot aux claviers, Claude Bakubama à la basse et le saxophoniste Nacim Brahimi.

On pressentait que l’esprit de la bossa nova habiterait la soirée. Et l’esprit de la bossa a habité la soirée. Mais l’esprit, parce que la forme… Heureusement, il y a belle lurette, que les musiciens de jazz ne se contentent pas d’user Jobim, Caymmi ou Menescal, dans des interprétations rumba et cha cha cha, badigeonnées à la mélasse. Ils les bousculent les aïeuls, et pas qu’un peu, beaucoup, et ils créent aussi et surtout. Et c’est tant mieux, grand bien nous fasse.

C’est une formation de très haute qualité que ces quatre là font rouler. Olivier Truchot, fidèle et enthousiaste sideman d’une foultitude de musiciens de talent, semble là partager un projet (personnel ?) sérieux avec Zaza. Cà ne peut pas être qu’une simple impression… que dira la suite ? Il y a une vraie complicité avec Zaza. A cet égard, ne jouent-ils pas face à face, pour mieux exprimer et interpréter leurs mimiques jubilatoires respectives, qui sont autant de signes de fonctionnement de la machine ? Zaza Desiderio, impressionnant de technique, a su s’affranchir de l’image du batteur démonstratif virant au numéro de music-hall, même dans les phases bien remplies, tendance batucada ! Efficacité musicale d’abord. Et d’ailleurs, comment mener à son terme, So danço samba, à un tel tempo, sans la maîtrise définitive de la rythmique ? Et avec, humour, doigté et pertinence, des riffs de… Take the A train.

Si Olivier et Zaza sont les fondements de ce groupe, (plus j’y pense, plus j’me dis qu’çà ne peut pas être qu’une simple impression…), ils font quand même le show à quatre. Nacim Brahimi au sax, présent en permanence, pose une incontestable couleur, mais semble vouloir garder une distance, discrétion, modestie ? Claude Bakubama, basse électrique au son rugueux et claquant, appelant le chorus jazz rock, comme le clavier très électrique d’Olivier, plutôt que la rondeur, complète impeccablement la rythmique.

Un set généreux d’une douzaine de titres, tous empreints de l’esprit bossa, -mais que l’esprit-, dont une majorité d’originaux, émaillé d’incontournables standards tels que Corcovado, ou cette Girl from Ipanema dont on parle depuis cinquante ans, et que personne ne connaît personnellement.

Un public averti pour partie, l’autre partie seulement prévenue, qui se sont vite surpris à réagir comme un seul jazzfan, à saluer les chorus et à siffler comme dans tout bon concert de jazz.

C’est pas un signe, çà ? Et un bon signe ?

Gérard Gabalde de Casamajor »

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