Archive for the ‘Rôle de l’art contemporain’ Category

La Demeure du Chaos, éruption gênante de l’inconscient collectif

dimanche, mai 29th, 2011


La Demeure du Chaos – Un combat pour la liberté… par abodeOFchaos

Qui est le boss de la Demeure du Chaos ?

dimanche, mai 29th, 2011


La Demeure du Chaos / Envoyé Spécial par abodeOFchaos

La chasse aux Schtroumpfs, Nicole Esterolle

jeudi, décembre 16th, 2010

L’avenir de l’art appartient-il aux Schtroumpfs émergents ?

Ce texte a été publié dans le magazine Artension
n° 105 de novembre décembre 2010)

Un schtroumpf émergent est un jeune plasticien, fraîchement diplômé le plus souvent d’une école des beaux-arts, et qui, dûment formaté, commence à montrer ses oeuvres dans les circuits d’expositions institutionnels installés pour cela.

Nicole Esterolle se penche sur cette ethnie apparue dans les années 1980.

Cette mystérieuse critique d’art fait circuler ses chroniques par mail. Elle les envoie à quantité de journalistes et leur propose de signer à sa place, estimant que c’est le contenu du texte qui importe et non la signature.

Aucun journaliste n’a encore accepté de jouer ce jeu déontologiquement problématique. Mais nous sommes heureux d’être les premiers à publier cette auteure, dont la vision acide et cocasse des mondes de l’art invite et incite à la réflexion. Voire, à la rébellion.

L’article en entier est publié sur le blog de Nicole Esterolle ici: http://www.schtroumpf-emergent.com/
Vous retrouverez ce lien sur le Journal de Musarde dans la colonne de droite intitulée « A propos d’art ».

Une perle offert par Nicole Esterolle: http://www.schtroumpf-emergent.com/tas-de-bois-dossier-presse.pdf

Protégé : Congrès AIEMPR « C’est pour mieux te manger… »

mardi, août 25th, 2009

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Des mots à l’image, l’audace de l’artiste

samedi, juin 14th, 2008

Que peut bien m’apporter la « bonne nouvelle » dont l’image est le véhicule, pour que je souhaite en contempler le spectacle jour après jour? (Le spectateur)

Partant arbitrairement de deux thèmes picturaux récurrents dans mon travail, la surface de l’eau et les cailloux, j’aimerais tenter d’en débroussailler le concept, espérant saisir l’indicible en empruntant périlleusement quelques sentiers des mondes symbolique, psychologique et philosophique.
Les mots sont pour moi une source d’inspiration essentielle, leur transformation en représentation graphique les ancre dans ma (la) réalité. Ces signes picturaux deviennent les traces mémoire de ma pensée et servent de support à son épanouissement. Tout ce qui concrétise matériellement ces images, encre – huile ou autre, donne du temps au mûrissement de mon être.

La surface de l’eau capte dans son reflet tant le monde du dessus que celui du dessous. Ces deux mondes symbolisent le visible et l’invisible – le conscient et l’inconscient, le solaire et l’ombre, Hélios et Héphaïstos, etc.

Cette rencontre de deux mondes à la surface d’un objet se retrouve dans l’interprétation que Sartre ou Levinas portent sur le regard. Mes yeux rencontrent un objet visage et, par la porte des yeux de l’autre, il me sera peut-être donné d’entrer dans un autre monde, celui, invisible, de ses représentations, celui de sa pensée. Dans ce regard, Sartre craint de rencontrer l’enfer alors que Levinas l’appréhende de manière débonnaire, mais tous deux disent l’importance du regard de l’autre. Ce regard, si l’enfançon en est privé, il en meurt.

Quand le regard se porte sur l’Å“uvre d’art, peut-être n’en saisit-il qu’une surface sur laquelle il glisse sans y trouver d’autre signification. Peut-être, au contraire, découvre-t-il une porte d’entrée menant à cet autre monde, la pensée de l’artiste, sa recréation du monde. De cette transcendance, ce dépassement de la surface de l’objet, ce voyage hors de l’ordinaire, naissent de nouvelles représentations signifiantes pour le spectateur qui fertilisent le terreau de son propre développement.
Il en va ainsi de l’artiste qui tente de se révéler à lui-même. Guidé par son intuition et sa sensibilité, il parvient à une disponibilité d’esprit qui lui permet d’accueillir son propre monde souterrain. C’est de ses ressources inconscientes qu’il reçoit la divine inspiration. Il se met à disposition de l’inconnu et se laisse guider par les exigences de l’expérience artistique. Il faut pour y parvenir qu’il traverse les épreuves de la peur – de l’autocritique – de l’impuissance et un douloureux lâcher prise, avant que ne surgisse l’improbable, l’inespérée création.

Les cailloux sont en polarité avec l’eau dont la forme est insaisissable. Ils sont les témoins d’une éternité quantifiable, presque mesurable. La roche se subdivise au cours des millénaires jusqu’à devenir pierre – cailloux – sable et poussière. Les cailloux sont une marque de cette lente transformation, des objets mesurant l’incommensurable temps, un secourable repère, un rapport rassurant dans cet inquiétant infini.
La pierre, élément de repère par sa fixité, m’ancre au sentiment de stabilité et me donne l’appréciable liberté d’explorer mon propre cosmos, cet inconnu, ce vertigineux en moi.

Pourquoi le spectateur s’intéresserait-il à la création de l’artiste ?
Quelle est cette part de moi en l’autre? L’autre serait-il  moi?

Les regards peuvent appréhender les subjectivités pour autant que nous les y autorisions. L’artiste, pour sa part, dévoile sciemment la sienne, il offre sa sensibilité et son intériorité en spectacle, c’est le don qu’il fait de lui-même, espérant par là donner du sens à son existence et trouver sa place dans la société. Il expose sa vulnérabilité sur la place publique. C’est le chemin sacrificiel qu’il choisit pour la reconnaissance de son être.

Pourquoi ce choix ?
Lorsque l’indispensable attention nécessaire à l’être a fait défaut, quand le regard bienveillant qui permet à l’enfant (réel ou intérieur) de se développer a cruellement manqué, il ne lui reste plus, s’il ne veut pas se résigner à l’effacement, qu’à refaire le monde, le recréer inlassablement jusqu’à son improbable changement, jusqu’à ce que justice lui soit rendue. Pour échapper à la folie ou à l’anéantissement, tel un démiurge, l’artiste entreprend la reconstruction du monde avec le tenace espoir d’être enfin reconnu par celui-ci.
Peut-on concevoir projet plus audacieux pour venir à bout du néant ?

Annette Genêt, 8 juin 2008

Pour parler d’art

mercredi, septembre 19th, 2007

http://www.artabsolument.com

Ce site, recommandé dans sa Newsletter par la Maison des Artistes, est bien achalandé. Il vaut bien quelques lectures.

Pinoncelli et l’urinoir de Duchamp: affaire classée?

lundi, mai 8th, 2006

Pinoncelli a été condamné à trois mois de prison avec sursis et une amende de 27000 € pour avoir profané l’urinoire sacré objet d’art… sacrilège ou acte dada?
[photopress:dada.jpg,full,centered]
Yak Rivais a suivi l’affaire:
http://www.amisalon-automne-paris.com/arcactu2.html
La conclusion, toujours par Yak Rivais, est publiée dans le No 29 d’Artension

Colloque national du CIPAC

jeudi, mars 9th, 2006

Art contemporain et Départements

Quels enjeux, quelles actions, quelles politiques ?
Quels systèmes professionnels pour l’artiste plasticien ?

Colloque national des 14 et 15 mars 2006

organisé par l’Association Culture et Départements, le Conseil général de la Dordogne et l’Association Départementale de Développement Culturel de la Dordogne Centre Départemental de la Communication – 1, cours Saint-Georges, Périgueux, Dordogne.

Le CIPAC organise un colloque sur le thème des enjeux de l’art contemporain. A priori, ça peut paraître intéressant. Dommage que ça se passe à Périgueux, la Dordogne, c’est pas la porte à côté. De plus j’ai de la peine à comprendre que les frais d’inscription à ces colloques soit aussi élevés (100 euros- pour les adhérents de Culture et Département 70 euros – pour les étudiants 20 euros). Quels artistes ont les moyens de s’offrir le luxe d’un déplacement en Dordogne pour deux jours avec de tels frais de participation? Serait-ce que les initiateurs du colloque et les intervenants souhaitent rester entre soi? Les artistes n’auraient pas leur mot à dire? Ou craindrait-on la contradiction?

Le lac de Minzier

mardi, février 28th, 2006

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Quelque chose de passé, un peu comme le temps

Séniors bloggeurs, c’est pour vous

lundi, février 27th, 2006

Il y a quelques jours le Monde a publié un article sur les blogs de séniors. J’y ai découvert cette petite merveille de délicatesse et d’expérience: « Blogging in Paris – Diving in the past ». C’est un blog écrit en anglais et parlé en français ou Claude raconte son histoire de sa voix calme et simple. On a l’impression d’écouter penser à voix haute une dame de sa famille. La galerie de photos est très belle, je vous invite à faire la découverte de cette belle âme.

http://covonline.net/index.php/archives/category/diving-into-the-past/ 

A propos du critique d’art

lundi, février 27th, 2006

Voir le billet du 23 février publié par Lunettes Rouges: « Je ne suis pas critique d’art (quoique) »:http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/lunettesrouges/2006/02

Les commentaires et les sites qui accompagnent le sujet sont nombreux et intéressants. Lunette Rouge est vivifiant, merci à lui.

Les artistes et la médiation culturelle

vendredi, février 24th, 2006

Quelques réflexions inspirées par la lecture des textes « ressource » publiés sur le site de l’agence « Etant Donné » par M. Alain Livache

http://www.etant-donne.com/pagesressources.htm

M’intéressant à tout ce qui parle d’art contemporain dans ma région, j’ai récemment exploré le site de l’Agence régionale de médiation culturelle et de sensibilisation à l’art contemporain Etant Donné, implantée à Annecy. Bien que sous son intitulé, elle prenne l’apparence d’une agence officielle, en réalité elle est une entreprise privée, prestataire de services. Monsieur Alain Livache, en est le directeur et propose ses services en tant que médiateur culturel aux  « éus – cadres territoriaux – responsables d’associations, de centres d’arts et de musées – dirigeants de structures culturelles, socioculturelles, sociales ou éducatives – chefs d’entreprises – enseignants  » afin de collaborer aux missions dont ils ont la charge.

Il y a environ deux ans, l’Agence Etant Donné a été chargée du recensement des artistes et des diffuseurs par l’Assemblée des Pays de Savoie (entité officielle regroupant les moyens des Conseils généraux respectifs des deux départements savoyards). Il est à noter que cette idée avait déjà été proposée sous une forme très différente par un artiste Haut-Savoyard (James Bayle), créateur de l’ex-Taninges Art Contemporain (manifestation très favorable aux artistes). Selon Monsieur Bayle, la proposition devait reposer sur le respect de la législation concernant le statut de l’artiste professionnel; dans la formule qu’il a rendue publique, Monsieur Livache en aurait adapté et déformé le contenu !

Monsieur Alain Livache, est commissaire dans diverses expositions en Haute-Savoie et se montre très actif dans de nombreuses manifestations et colloques concernant l’art contemporain (par ex. il intervient lors des prochains séminaires du Cipac: « Art contemporain et départements »,  les 14 et 15 mars 2006, en Dordogne).
Je vous livre ici quelques réflexions.

Qu’est-ce que l’art contemporain ?
Certes pas un mouvement au sens historique, pour ça il faudrait qu’il soit institutionnalisé comme le fut par exemple Dada. Que faut-il donc pour parler de mouvement au sens historique ? Le mouvement Dada était-il de l’art  contemporain ? Etait-ce un art élitiste ? Etait-ce même de l’art ? N’a-t-on pas institutionnalisé la farce pour éviter d’en être les dindons ?
L’art contemporain est aussi insaisissable que le temps auquel il se rapporte. Il s’inscrit dans une dynamique éphémère, c’est en cela qu’on ne peut ni l’enseigner, ni forcer quiconque à l’apprécier. C’est un art du présent, il est la passerelle furtive proposée entre l’inconscient du créateur et celui du spectateur, l’Å“uvre fait (ou ne fait pas) écho. En oubliant toute modestie, on pourrait prétendre qu’il y a un impact de l’ordre éducatif lorsque quelque chose se remet en jeu dans la psyché du spectateur au contact de
l’Å“uvre, ce qui est exceptionnel, voire miraculeux, mais possible. Il est particulièrement difficile d’évaluer la qualité de l’Å“uvre contemporaine, sur ce terrain les jugements hâtifs et péremptoires vont aussi bon train que les inévitables impostures. Qui peut juger ?

L’éducation artistique en tant que médiation sociale ?
Les textes « ressource » à disposition sur le site Etant Donné mettent en évidence un discours qui se veut humaniste et repose sur le postulat que ni les classes sociales défavorisées, ni les classes privilégiées n’apprécient l’art contemporain. Toutes les classes sociales se trouvant par conséquent dans une situation d’égalité pourraient alors évoluer ensemble dans ce terreau favorable au partage… Comme disait le clown de mon enfance : « Il n’y a pas de différence entre une tarte aux prunes et une tarte aux cerises, elles sont faites toutes les deux avec « pas de poires »». (voir le texte ressource N°2 dont je cite un passage :  «…Paradoxalement l’art contemporain installe une situation potentielle et inhabituelle de partage»)

Monsieur Livache affirme son identité de « professionnel de l’art contemporain » en tant que médiateur socioculturel, investi de la mission de transmettre cet art aux couches moins favorisées, abandonnant ainsi « …un objet culturel pauvre et sans intérêt aux élites décadentes… » (je cite).

Pour « insuffler » l’art contemporain aux jeunes, Monsieur Livache cible les dispositifs périscolaires qui devraient remplacer bientôt les ex-dispositifs (CEL), ainsi que les Maisons des Jeunes et de la Culture. Institutionnaliser l’art contemporain en tant qu’entité créative dévolue à la paix sociale, revient à le déposer dans les mains de tous, c’est une noble intention. Les artistes seraient alors les interfaces socio culturels mis en place par le pouvoir pour faire face aux crises urbaines ? Et comme tout un chacun peut jouer ce rôle dans son microcosme, avec une telle identité, les artistes sont-ils encore utiles à la société d’aujourd’hui ? Question effrayante !

Que devient alors le rôle des artistes ? Quelle est leur identité spécifique ?
Si les animateurs socio culturels sont naturellement désignés par leur position dans les quartiers pour mener à bien une tâche sociale créative, sont-ils pour autant de libres créateurs ? N’est-ce pas cette notion d’indépendance, intrinsèque à la créativité, qui différencie aujourd’hui les artistes plasticiens des autres acteurs créateurs socioculturels ?

L’art contemporain comme exutoire de la violence urbaine ?
Des maisons de quartier, plaques tournantes, au centre de l’éducation à l’art contemporain et du même coup de la paix sociale ? Pourquoi pas ? mais entre autres !
L’art contemporain, entité créative, oui, mais compte tenu de la grande diversité des médias qu’il utilise, son influence s’exerce à tous les niveaux. Sorte de sérum de vérité, que ça plaise ou non, n’est-ce pas en cela que réside sa fonction thérapeutique quand il est question de pacifier ? L’art contemporain peut reconnaître et mettre en scène les réalités de tous, c’est une bonne base pour une « communication non violente », mais encore faut-il aller plus loin dans cette direction. La mise en image de la violence fascine ; est-il assuré pour autant qu’elle exorcise l’inconscient collectif ? Chaque artiste porte en lui un morceau de cette collectivité qu’il donne à voir ou à entendre, reste à savoir si la représentation de la violence tant prisée dans les jeux de l’arène ne transforme pas cet exorcisme en perversité. On peut reprocher aux artistes de se plier aux goûts de la main qui les nourrit, à la mode ou à l’actualité (et l’hémoglobine se vend bien). Je me garderai autant que possible de jugements sur les raisons des compromissions auxquelles sont contraints les artistes, car le manque de fonds en est une raison fondamentale. Avant que d’embarquer dans un art contemporain à vocation pacificatrice ne faut-il pas faire une reconnaissance encore plus pointue des rôles, des acteurs et de leur réalité respective ?
S’y risquer demande du temps, de la neutralité et un certain intérêt pour les causes perdues.

La médiation culturelle en partenariat vraiment équitable ?
Nous les artistes, sommes d’excellents faire-valoir et quand nous refusons de prendre en charge les aspects politiques ou financiers de notre profession, nous en portons en partie la responsabilité (voir l’article sur ce chapitre). Les intermédiaires intéressés ne manquent pas. Le charme qui manque au politique, c’est justement le nôtre, celui de la liberté et du désintéressement. Nous sommes donc souvent utilisés comme masque gracieux du pouvoir et de la finance. Untel, homme politique, met en avant ses réalisations culturelles pour dissimuler son museau de loup, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Est-ce là, la forme que revêt le nouveau mécénat ? Je ne veux porter de jugement ni sur les loups (que j’aime pour leur nature sauvage) ni sur les artistes, à chacun son lot et les uns feraient bien de prendre un peu de graine chez les autres (et vice et versa).

Des subventions attribuées au domaine socioculturel au nom de l’art et des artistes ?
Ma revendication se bornera à une identification précise des acteurs. Le socioculturel est une articulation, un rouage entre la société et l’art, il n’est pas l’art et ne devrait pas se proclamer juge et partie. Ma crainte est de voir les maigres subventions attribuées (quand encore elles le sont) à l’art se diriger vers des institutions en utilisant les artistes, ce qui risquerait d’avoir pour effet de réduire encore les moyens des artistes.

Musarde/23/02/2006

Guelma, l’art sans production

vendredi, janvier 27th, 2006

Le plasticien Franck NA qui lutte très activement contre l’indifférence générale et je lui en sais gré, m’a communiqué cet article: Conférence (notes), Palais de la culture, Guelma, Algérie. décembre 2005  » l’art sans production ? »Une tendance forte de l’art contemporain: ne pas produire de trésors tangibles mais agir sur le réel. »Les ready-made, Land-Art , la performance, le « Rien laissé derrière soi, pas de traces embarrassantes, pas d’objet, juste de la matière grise en fusion, en fusion avec? L’artiste se démarquant encore de l’artisan, même si des collaborations avec toutes sortes de corps de métier sont possibles pour leur savoir-faire: artisans, scientifiques, industrie. Toujours cette danse décisive:
Dans l’acte immatériel, (non transformateur directement de matière)
Le geste qui ne laisse rien de tangible. Juste de l’éphèmère assumé.
De l’éphémère assumé c’est à dire de l’éternité.
Tout un sachet d’éternité. Exemples dans ma pratique: « stands de gratuité », (l’infokiosk), évènements gratuits sur l’espace public:
Depuis plusieurs années je présente des événements gratuits sur l’espace public, dans des relations de proximité, de civilité.
Dernièrement j’ai présenté un « stand du Temps suspendu » lors de la fête du quartier de la Concorde (aout 2005), puis « une tente du Temps Mobil » en septembre dernier, et ensuite, toujours à Genève, j’ai réalisé de nouveau un « kiosque de la gratuité » lors de l’inauguration de l’école des Ouches, mi novembre.Parmi les différentes choses qui sont présentées au public (sur le présent, l’avenir et le passé), il y a notamment un « Livre de souvenirs »: en effet, les habitants du quartier sont invités à nous faire parvenir des photos qui sont ensuite commentées par les visiteurs du stand . Nous recueillons ainsi des images, et des témoignages qui seront par la suite mis sur un site de l’internet et ainsi disponibles à (presque) tous. Je souhaiterai pouvoir avec vous approfondir cette notion de gratuité : les médias gratuits; le domaine public, l’air, les paroles sont encore gratuites. Que veut dire gratuit ? Qu’est ce qui est gratuit? Pour qui? Que retire celui qui offre? Est ce que l’art doit être gratuit? Et la connaissance? Qu’est ce qu’un acte gratuit? Qu’est ce que ce sentiment de naturel, de liberté dans ce qui est gratuit? Cequi est encore naturel est il encore vraiment gratuit? Workshops de plasticiens, (Balkans Bridges)
Des rassemblements spontanés aux rencontres programmées. S’auto-organiser.
Des ateliers provisoires (des espaces d’entraînement): là où le résultat compte moins que le moment de faire. Le plaisir partagé de cogiter à plusieurs, de converser, de s’offrir matière à matière grise (une idée pour Guelma?)
Rencontres artistiques sur l’initiative d’artistes qui prennent en main eux-même leur diffusion
autoproduction, édition, musique, lieux de concerts ou d’exposition;
Inventer une autre façon de négocier son travail, un autre rôle de l’artiste, l’imaginer en serait une part essentielle;
et poésie; liberté de l’oral , de l’action furtive, de la pluridisciplinarité. Slam, Simple poésie, légère , nomade insaisissable. NA (Franck VACHERON)
Intégralité du texte sur http://www.mise-a-jour.net/
genova AT freesurf.ch

Le grand bas-art

mercredi, janvier 25th, 2006

ARTENSION publie dans le n°27 du mois de janvier une série d’articles sur DADA donnant une dimension plus saisissable à l’étonnant culte voué à la fontaine-urinoir de Marcel Duchamps. Le magazine m’a généreusement transmis l’ensemble de ses articles sur l’art contemporain et en autorise l’utilisation libre (toutefois accompagnée du nom de l’auteur et de la date de parution dans ARTENSION). Je ne résiste pas à la tentation d’en livrer au moins un.

Exposition Dada : le grand bas-art par Françoise MonninMille « oeuvres », cinquante « artistes » : l’exposition du Centre Pompidou consacre la colère exprimée par une poignée d’intellectuels pendant la première guerre mondiale. Mais si leur géniale audace a favorisé notre émancipation, les gadgets qu’ils ont fabriqués, ont-ils leur place parmi les chefs – d’oeuvre de notre histoire de l’art ?« Dada était une bombe, qui s’emploierait à en recueillir les éclats, à les coller ensemble et à les montrer ? Que sauront-ils de plus ? On va leur montrer des objets, des collages. Par cela, nous exprimions notre dégoût, notre indignation, notre révolte. Eux n’y verront qu’une phase, qu’une « étape » comme ils disent, de l’Histoire de l’Art », éructait déjà Max Ernst, lors de la précédente exposition consacrée à Dada par le musée national d’art moderne parisien, en 1966. Peine perdue ! Son ancien complice, le théoricien Marcel Duchamp, constatait alors lui aussi combien l’histoire digère toute forme nouvelle émergeante, combien toute « avancée hasardeuse dans des territoires encore mal définis » (l’historien d’art Marc Lebot définit ainsi la notion d’avant-garde) est condamnée par le succès à l’académisme. Renier le passé revient à lui appartenir, une fois le temps passé. Dire merde au monde fait entrer le mot merde dans le dictionnaire de ce même monde. Et, si celles qui ratent tombent dans l’?oubli, toutes les révolutions réussies sont appelées à finir soigneusement référencées dans la chronologie de l’histoire des hommes. Il n’existe aucune alternative. Telle est la Culture. Il en va de Dada comme du reste. La sulfureuse attitude artistique des années 1910, en refusant tous les principes inhérents à la tradition des beaux-arts, a mis à leur place ceux des bas-arts, destinés à leur tour à un succès spectaculaire ; et par conséquent à une récupération.

Petits riens et grosses colèresL’actuelle exposition du Centre Pompidou est à ce titre formidable, énorme, anthologique. Dada n’entendait produire que des petits « riens » et ces petits riens aujourd’hui réunis remplissent tous le sixième étage du temple français de la modernité. Des centaines de mètres de vitrines aseptisées recouvrent là des brouillons, des courriers intimes, des cartes postales, des gadgets. Nul chef-d’oeuvre, très peu d’éléments charmants, à l’exception de la collection de marionnettes imaginées par Sophie Taueber-Arp ! Rien que des croûtes et des plaisanteries, devenues au fil du temps des objets de culte. A ce titre, le plus fameux d’entre eux, la Fontaine de Marcel Duchamp (un urinoir de fabrication industrielle, présenté par l’artiste lors d’une exposition américaine de sculptures en 1917), trône en héros. Il s’agissait en 1917 d’en rire, à présent les visiteurs se prosternent avec déférence et dans un silence absolu, intégriste. Dommage. L’intérêt de l’exposition consiste davantage dans les textes présentés, même s’ils nécessitent de nombreuses heures de lecture. « lis tes ratures, tout est littérature», écrit à la plume le très jeune poète Philippe Soupault, sur une feuille de carnet à petits carreaux, en 1920. C’est joli. Dada au Centre Pompidou, moins qu’une exposition, est d’abord une bibliothèque. C’est en effet dans le langage des mots que s’est opéré, entre 1916 et 1920, une dilatation véritable des limites de la définition de l’oeuvre. A travers les centaines de courriers, de tracts, de fanzines, d’annonces de spectacles et de bandes sons qui sont présentées, le visiteur conçoit combien, au sein d’une Europe en pleine guerre mondiale, il était devenu impossible de peindre des Vénus et de sculpter des Apollon ; combien demeurer poète impliquait de passer les valeurs classiques à la moulinette. Quel dommage que cette exposition néglige le fait que tous les souvenirs ici présentés ne sont issus que de colères et de blagues ! Dada voulait faire hurler et rire, inciter à la révolte. Objectif manqué : à présent, il n’est question que de conservation. Si la Joconde à moustaches, imaginée par Marcel Duchamp, « L.H.O.O.Q », ceux qui la vénèrent outre mesure ne sont que des pisse-froid.« Dada soulève tout ! »« Dada soulève tout » : la phrase de Soupault reproduite à l’entrée de l’exposition consacre la manière dont tout soufflé retombe, attraction terrestre oblige. Si tout ce qui est présenté au fil des salles appartient soit à la catégorie des coups de gueule, soit à celle des fous rires, les uns comme les autres, aujourd’hui dénaturés par le commerce de l’art, apparaissent désormais surtout comme de belles arnaques. Un urinoir au milieu du salon, histoire de choquer les voisins ? D’accord en 1917, et tant qu’il a été acquis à bon marché au bazar du coin. Acheté chez Sotheby’s en 2005 pour des centaines de milliers de dollars, il n’est pas rigolo, il est obscène. Tout comme la page consacrée au groupe mécène de l’exposition, PPR (Pinault-Printemps-La Redoute), dans le dossier de presse de l’exposition : plutôt que d’évoquer la liberté, la poésie, l’imagination, la subversion dadaïste, le texte reproduit là signale que « PPR a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 17,8 milliards d’euros » !

Reproduits, copiés, imités, tous les objets volontairement moches (par goût de la provocation et par besoin de libération) utilisés par les dadaïstes ont généré des hordes de pâles décalcomanies vendues à prix d’or, qui inondent à présent nos centres d’art, et des flots de littérature indigente. « Le filon est désormais recouvert d’une gangue scientifique, dont l’épaisseur est d’autant plus surprenante que les témoignages de l’époque sont rares et ambigus », souligne très justement l’une des auteurs du catalogue de l’actuelle exposition, Séverine Gossart. Lequel catalogue n’en rajoute pas moins ses 1024 pages, comportant certaines erreurs (il y est dit par exemple que Marcel Duchamp est mort à New York), au corpus. Visiter l’actuelle exposition permet de mesurer combien Dada se voulait aérien et combien l’histoire de l’art s’applique à le plomber. C’est en cela qu’il importe de se rendre au Centre Pompidou.

Dada, jusqu’au 9 janvier 2006, musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. Washington du 19 février au 14 mai 2006 et au MOMA de New York du 18 juin au 11 septembre 2006.

http://www.centrepompidou.fr

L’urinoir de Marcel Duchamps

lundi, janvier 16th, 2006

M. Pinoncelli et Duchamp : frappante charitéLE MONDE | 06.01.06

« Ils parlent en connaissance de cause : La Fontaine de Marcel Duchamp a déjà été restaurée après avoir subi une première fois les foudres de M. Pinoncelli, le 24 août 1993, lors d’une exposition au Carré d’art de Nîmes. L’artiste s’était tout d’abord soulagé dans la sculpture, un urinoir industriel posé tête-bêche, par rapport à son installation d’origine.
Duchamp avait vainement tenté d’exposer sa pièce en 1917, à New York, sous le pseudonyme de R. Mutt, qui évoquait le nom d’un fabricant local de matériel de salles de bains. La sculpture fut refusée par le jury.
Duchamp s’en expliqua dans un entretien publié en 1961 : « Les motifs pour refuser l’envoi furent les suivants : 1. Son envoi était immoral et vulgaire. 2. C’était un plagiat, ou plutôt une simple pièce commerciale ressortissant à l’art du plombier. A cela, M. Mutt répondit que sa fontaine n’était pas immorale puisqu’on pouvait chaque jour en voir de semblables exposées dans tous les magasins d’installation de bains et autres objets de plomberie. Sur le second point, M. Mutt fait remarquer que le fait qu’il eût modelé ou non la fontaine de ses propres mains était sans importance, l’important était dans le choix qu’il en avait fait. Il avait pris un article courant de la vie, et fait disparaître sa signification habituelle sous un nouveau titre et, de ce point de vue, avait donné un sens nouveau et purement esthétique à cet objet. »
M. Pinoncelli a déclaré qu’il rendait « sa dignité à l’objet, victime d’un détournement d’utilisation, voire de personnalité ». La miction était bénigne, mais l’artiste avait cru déjà nécessaire de briser le mythe à coups de marteau : « Etre redevenu un simple objet de pissotière après avoir été l’objet le plus célèbre de l’histoire de l’art – Son existence était brisée – Il allait traîner une existence misérable – Mieux valait y mettre un terme, à coups de marteau – Pas du tout un geste de vandale, un geste charitable, plutôt. »
Le tribunal de Tarascon avait condamné, le 20 novembre 1998, M. Pinoncelli à une amende de 45 122 euros.
L’affaire était même devenue un cas d’école pour les juristes. Interrogé par Le Monde, l’avocat Bernard Edelman estimait que le tribunal avait « rendu un jugement très intelligent, en condamnant Pinoncelli pour « parasitisme de la gloire ». En brisant un urinoir célèbre, il cherchait à s’accaparer la notoriété de l’artiste qui y avait apposé sa signature. »
M. Pinoncelli est un habitué : des actions, au sens artistique du terme, il en a produit plus de 70, depuis 1963. On lui doit, en 1969, un « attentat culturel contre Malraux » : il avait, armé d’un pistolet à eau, aspergé le ministre de peinture rouge lors de l’inauguration du Musée Chagall de Nice. En juin 1975, il avait braqué avec un fusil, mais sans munitions, les locaux de la Société générale, toujours à Nice. Il s’agissait alors de protester contre un jumelage entre Nice et Le Cap, en Afrique du Sud, alors sous le régime de l’apartheid. L’artiste n’a peur de rien, l’homme est entier. Presque : en juin 2002, dans un musée de Cali, en Colombie, il s’est tranché un doigt avec une hache en signe de solidarité avec Ingrid Betancourt. Il s’agissait de partager la violence faite à l’otage retenue par les FARC.
Plus prosaïquement, La Fontaine de Marcel Duchamp n’existe plus depuis 1917, date à laquelle l’original s’est perdu. Les huit versions aujourd’hui disponibles sont le résultat d’une édition réalisée par l’artiste et le marchand italien Schwartz en 1964. La dernière disponible sur le marché a été vendue à un collectionneur grec en 1999, pour l’équivalent de 1,6 million d’euros.

Harry Bellet »

(Article paru dans l’édition du 07.01.06)

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Rôle de l’art contemporain

vendredi, janvier 6th, 2006

Pour inaugurer ma carrière de blogger, j’avais proposé d’échanger quelques idées sur le rôle actuel de l’art contemporain qui me laisse dans la perplexité. Je publie la récolte ici dans la rubrique commentaire. Il est possible de retrouver leurs auteurs sur le blog où j’ai fait mes premiers pas: http://www.musarte.blogspot.com/