Archive for the ‘Journal de Musarde’ Category

Explorer nos polarités

jeudi, novembre 13th, 2008

Citation:

«J’ai de plus en plus le sentiment que le philosophe, pour être nécessairement un homme du demain et de l’après-demain, s’est toujours trouvé et devait se trouver en contradiction avec son aujourd’hui: son ennemi fut à tout coup l’idéal de l’aujourd’hui. Jusqu’à présent, tous ces extraordinaires promoteurs de l’homme qu’on appelle des philosophes et qui se sentent eux-mêmes rarement amis de la sagesse mais plutôt bouffons déplaisants et points d’interrogation dangereux -, ont trouvé leur tâche, leur dure tâche, non voulue, inéluctable, mais finalement la grandeur de leur tâche dans le fait d’être la mauvaise conscience de leur temps. En soumettant précisément les vertus de leur temps à la vivisection et en leur plaçant le scalpel sur la poitrine, ils trahirent ce qui était leur propre secret: découvrir une nouvelle grandeur de l’homme, un chemin nouveau, jamais foulé, menant à l’accroissement de sa grandeur. A chaque fois, ils dévoilèrent combien d’hypocrisie, de commodité paresseuse, de laisser-aller et d’avachissement, combien de mensonge se dissimulait sous le type que la moralité de leur temps vénérait le plus, combien de vertu avait fait son temps chaque fois, ils dirent:

« Il nous faut aller par là, nous en aller tout là-bas, là où vous êtes aujourd’hui le moins chez vous. »»

NIETZSCHE, Par-delà bien et mal, § 212.

La crise monétaire pour les nuls?

jeudi, octobre 30th, 2008

Non ça n’est pas seulement pour les nuls, c’est pour la majorité d’entre-nous qu’il faut expliquer comment fonctionne le système monétaire mondial parce qu’on se garde bien de nous l’enseigner. En d’autres termes comment nous en sommes arrivés là, comment les banques nous roulent dans la farine et pourquoi les inégalités sociales se creusent de façon exponentielle. Il y aurait même là une solution…

C’est un film didactique d’animation qui dure 52 mn, ça peut paraître long car tout le monde court après le temps,  mais si vous voulez savoir pourquoi c’est là:


L’Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR)

from Bankster

on Vimeo.

Vos réactions m’intéressent.

On achève bien le progrès

jeudi, octobre 30th, 2008

Les Deschiens, internet
envoyé par carnut

Même adresse

samedi, octobre 25th, 2008

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Publié sur le blog de Sarkostique.

Quant-aux fans des saintes écritures

jeudi, octobre 2nd, 2008

Voici ce que je trouve dans ma boîte électronique ce matin, je ne peux tout de même pas garder ça pour moi , jugez donc:

«Récemment, une célèbre animatrice radio états-unienne fit remarquer que l’homosexualité est une perversion. « C’est ce que dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset 22 : Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : ce serait une abomination ». C’est clair, non ? « La Bible le dit. Un point c’est tout », affirma-t-elle.

Quelques jours plus tard, un auditeur lui adressa une lettre ouverte qui disait :

« Merci de mettre autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de Dieu. J’apprends beaucoup à l’écoute de votre programme et j’essaie d’en faire profiter tout le monde. Mais j’aurais besoin de conseils quant à d’autres lois bibliques.

Par exemple, je souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c’est indiqué dans le livre de l’Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel serait le meilleur prix ?

Le Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu’ils soient achetés dans des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m’éclairer sur ce point ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des esclaves canadiens ?

Je sais que je ne suis autorisé à toucher aucune femme durant sa période menstruelle, comme l’ordonne le Lévitique, chapitre 18, verset 19. Comment puis-je savoir si elles le sont ou non ? J’ai essayé de le leur demander, mais de nombreuses femmes sont réservées ou se sentent offensées.

J’ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante qu’une quelconque manière ?

Autre chose : le Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu’on ne peut approcher de l’autel de Dieu si on a des problèmes de vue. J’ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être de 100% ? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse ?

Un dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant deux types de culture différente dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De plus, il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire d’aller jusqu’au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24, verset 10 à 16 ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours d’une réunion familiale privée, comme ça se fait avec ceux qui dorment avec des parents proches, tel qu’il est indiqué dans le livre sacré,
chapitre 20, verset 14 ?

Je me confie pleinement à votre aide. Merci de nous rappeler que la parole de Dieu est éternelle et immuable.»»

 

Puisqu’il est question d’entéléchie…

vendredi, septembre 26th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.Citation:

« Au fond j’ai en horreur toutes ces morales qui disent: « Ne fais point ceci! – Renonce! Surmonte-toi! » – en revanche j’obéirai volontiers aux morales qui me poussent à agir et à agir à nouveau, quitte à ne rêver du matin au soir et la nuit durant que de cela, à ne penser à rien sinon à faire bien et aussi bien qu’il m’est, à moi seul possible de le faire! Qui vit ainsi se détache sans cesse de telle ou telle chose qui ne rentrerait pas dans pareille vie: sans haine ni répugnance, il voit aujourd’hui ceci, demain cela se séparer de lui, pareil aux feuilles jaunies que le moindre souffle un peu vif ôte à l’arbre: ou encore, il ne s’aperçoit pas même de cette séparation, tant son oeil ne fixe rigoureusement que le but, ne regardant absolument que devant soi, et jamais de côté, ni en arrière, ni vers le bas.  » Notre faire doit déterminer ce que nous omettons; en faisant, nous omettons – ainsi il me plaît, ainsi dit mon placitum. » Mais je me refuse à aspirer consciemment à mon appauvrissement, je n’aime aucune de ces vertus négatives dont le désaveu et l’abnégation de soi constituent l’essence. »

NIETZSCHE, Le Gai Savoir.

Les cartes postales des vacances

lundi, septembre 22nd, 2008

No comment.

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Danse sensitive à Annecy

lundi, septembre 15th, 2008

Les ateliers de Gisèle Aguinaga reprennent à partir d’octobre. Toujours chez Artys à Annecy aux dates suivantes:

Le samedi de 14h45 à 19h
– 18 octobre – 31 janvier – 07 mars – 25 avril – 09 mai – 13 juin

Le dimanche de 9h30 à 13h45
Р16 novembre Р14 d̩cembre.

Contact : 06 69 44 78 41 – 04 50 22 84 85 – E.mail : g.aguinagua@tiscali.com

Pour toute autre information cliquez ici.

La rancoeur est une vermine

vendredi, septembre 12th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.

Citation:
« Ne pas pouvoir prendre longtemps au sérieux ses ennemis, ses malheurs et jusqu’à ses méfaits – c’est le signe caractéristique des natures fortes, qui se trouvent dans la plénitude de leur développement et qui possèdent une surabondance de force plastique, régénératrice et curative qui va jusqu’à faire oublier. (Un bon exemple dans ce genre, pris dans le monde moderne, c’est Mirabeau, qui n’avait pas la mémoire des insultes, des infamies que l’on commettait à son égard, et qui ne pouvait pas pardonner, uniquement parce qu’il oubliait). Un tel homme, en une seule secousse, se débarrasse de beaucoup de vermine qui chez d’autres s’installe à demeure. »

NIETZSCHE, Généalogie de la morale.

J’ai lu: Le fil d’une vie, de Goliarda Sapienza

vendredi, septembre 12th, 2008

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Goliarda est une artiste Sicilienne, elle est comédienne. Le fil d’une vie est un récit autobiographique, celui d’un travail psychanalytique peu ordinaire. C’est une écriture avant tout riche d’images poétiques où se côtoient l’imaginaire, le réel et le rêve sans cloisonnements et sans repères bien évidents pour le lecteur. C’est seulement vers la fin du livre, lorsque la « cure » psychanalytique prend forme que les séquences sont un peu mieux scandées.

Les définitions psychanalytiques y sont prenantes, malgré leur violence, celle imposée aux défenses de la patiente par le médecin est difficilement crédible dans une analyse contemporaine, mais elle appartient aux années 70. Il est également permis de se demander si les interprétations du médecin ne sont pas plutôt filtrées et durcies sous la plume hypersensible de l’auteure.

En cette quarantaine d’années qui nous séparent de ce traitement, la psychanalyse a instauré une plus grande distance dans le transfert et le contre-transfert qui se jouent entre le patient et le thérapeute, et c’est heureux s’il on en juge par le drame qui conclue cette « non cure » et renvoie la patiente à son désespoir suicidaire. 
Dans le récit le médecin semble aussi amoureux que sa patiente et la pénètre brutalement par ses interprétations. La dépendance avec le thérapeute est totale et l’acte sexuel serait peut-être la seule issue libératrice et destructrice d’une telle proximité. A la fin le médecin devient cassant pour échapper à la frustration de ce désir de fusion. Soigner l’autre pour se sauver soi-même? Deux épisodes en font la démonstration, celui où il dit souhaiter qu’elle le gifle, même s’il y met un bémol, et celui où il encourage  la patiente à se  mettre nue pour la rassurer sur sa capacité de plaire. Il est voyeur, elle s’exhibe, là il est difficile de ne pas déceler l’investissement trop personnel du thérapeute. D’ailleurs, c’est à la suite de ces séquences qu’il décide d’interrompre le traitement, il reconnaît son échec. C’est une véritable trahison qui se joue et la relation prend des airs de drame d’opéra. Elle l’aime, il se fait désirer, il l’aime (dit-il) et il s’enfuit, affolé par sa création. Il la condamne par là où il prétend la sauver. Il la fouille, la vide et l’abandonne, dangereux thérapeute. Il approche de trop près le noyau incandescent, l’oeil du volcan, le cratère de vie et la patiente y perd presque la sienne. Il s’égare dans son propre désir de transformer l’autre, qui n’est rien moins que de vouloir le ramener à sa propre dimension. Un soi qui juge la partie malade de l’autre comme nocive, à éradiquer sans retenue.
Ce que peut la psychanalyse ? Se connaître, se reconnaître, s’apprendre et adoucir ainsi sa peine, oui.  L’abandon est moins douloureux si les émotions identifiées se rapportent plus à l’enfance qu’à la réalité. La douleur survient mais son codage s’en trouve amorti. L’emphase dramatique perd de son ampleur. Mais ici, il s’agit d’une artiste et ce sens tragique, cette sensibilité extrême est le souffle vital de son existence, on ne peut la lui enlever sans lui ôter son identité. Cette expérience lui aura probablement offert un peu d’espace vital, mais à quel prix? Ceci étant, Goliarda Sapienza en aura fait son miel en bonne artiste qu’elle est. Ce très fort récit autobiographique en est la preuve.

Avec Goliarda, rien n’est vécu dans la modération, tout avec elle est porté au paroxysme, la vie est toujours très proche de la mort. Le style d’écriture très libre est un peu difficile à suivre, mais le lecteur se trouve récompensé de son effort. Goliarda pose des images d’enfance indélébiles, des sensations, des goûts, des couleurs, des lumières, des émotions, de la chair et du sang, mais aussi de l’histoire. On ne peut mieux pénétrer dans une famille sicilienne intellectuelle pendant la période fasciste, que par la voix de cette petite fille dont l’expressionnisme est total. 

Editions Viviane Hamy / février 2008.

La culture de soi

vendredi, septembre 12th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.

Citation :
« Avoir des sens et un goût plus affinés, être habitué à ce qu’il y a de plus recherché et de meilleur, comme à sa vraie nourriture naturelle, jouir d’un corps robuste et hardi, destiné à être le gardien et le soutien, plus encore l’instrument d’un esprit plus robuste encore, plus téméraire, plus amoureux du danger: qui ne voudrait posséder un tel bien, vivre un pareil état! Mais il ne faut pas se le dissimuler, avec un tel lot, dans un pareil état, on est l’être le plus apte à la souffrance qui soit sous le soleil et c’est à ce prix seulement qu’on acquiert cette distinction rare d’être aussi l’être le plus apte au bonheur qui soit sous le soleil. Sur un tel homme se déversent comme un interminable tourbillon de neige toutes les variétés de la souffrance, et sur lui s’abattent les foudres les plus violentes de la douleur. C’est à la condition de demeurer toujours ouvert de toute part et perméable jusqu’au fond à la douleur qu’il peut s’ouvrir aux variétés les plus délicates et les plus hautes du bonheur; car il est l’organe le plus sensible, le plus irritable, le plus sain, le plus variable et le plus durable de la joie et de tous les ravissements raffinés de l’esprit et des sens. »

NIETZSCHE, Volonté de Puissance, 2, p. 361

Le domptage du fauve

jeudi, septembre 11th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail

Citation:
« Pour juger équitablement de la morale, il nous faut la remplacer par deux concepts zoologiques: le domptage du fauve et la sélection d’une race définie. 

Les prêtres, de tout temps, ont prétexté qu’ils voulaient « améliorer » l’homme… Mais nous ririons, nous autres, si un dompteur voulait nous parler de ses animaux « améliorés ». Le plus souvent, le domptage du fauve s’obtient par un dommage fait au fauve: l’homme moral non plus n’est pas un homme meilleur, mais un homme débilité. Mais il est moins nuisible… »

NIETZSCHE, La Volonté de Puissance.

Nietzsche, sur la création artistique

vendredi, août 22nd, 2008

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A. Genêt, « Ancrage », détail, encre de Chine.

Citation:
« Tout ce qui est conçu, imaginé poétiquement, peint ou composé en musique, ou même construit et formé, relève soit de l’art monologué, soit de l’art devant témoins. Dans cette dernière catégorie, il faut également ranger cet apparent art monologué, qui implique la croyance en Dieu, toute la lyrique de la prière : car pour un esprit pieux, il n’y a point encore de solitude, cette dernière invention ne date que de nous autres sans-Dieu. Je ne connais pas de plus profonde différence dans l’optique intégrale d’un artiste : savoir si c’est du point de vue du témoin qu’il considère son oeuvre en progrès, qu’il se considère « soi-même » ou si au contraire il « a oublié le monde » : ce qui est essentiel à tout art monologué, art qui réside dans l’oubli, art qui est musique de l’oubli. »

NIETZSCHE, le Gai Savoir, p.386. 

 

La métaphore de la clairière pour les nuls

mardi, août 12th, 2008

Pour en savoir un peu sur Sloterdijk quand il cite la clairière de Heidegger et pour visiter un blog qui vaut le détour:

http://crisedanslesmedias.hautetfort.com/archive/2006/09/21/bloguer-dans-la-clairiere.html

Quand résilience rime avec puissance

mardi, août 5th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.

Citation:
« Examinez la vie des peuples les meilleurs et les plus féconds, et voyez si un arbre qui doit croître vers le haut peut être dispensé des intempéries, des tempêtes: si la défaveur et l’obstacle extérieurs, si des haines, des jalousies, de l’obstination, de la méfiance, de la dureté, de la cupidité et de la violence de quelque sorte que ce soit, ne constituent pas les conditions les plus favorables sans lesquelles une grande croissance, même dans la vertu, est à  peine concevable? Le poison dont meurt une nature plus faible est un fortifiant pour le fort, aussi n’a-t-il cure de le considérer comme poison.»
NIETZSCHE, Le Gai savoir

Le désir selon Nietzsche

mardi, août 5th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.

Citation:
« Vouloir » quelque chose, « tendre » à quelque chose, avoir en vue un « but », un « souhait », – toutes choses que je ne connais pas d’expérience. En cet instant même je regarde mon avenir un avenir sans bornes !  comme on regarde une mer lisse : aucun désir n’en ride la surface. Je n’ai pas la moindre envie de voir quoi que ce soit devenir autre : moi-même, je ne veux pas devenir autre que je suis… Mais c’est ainsi que j’ai toujours vécu. »

NIETZSCHE, Ecce homo.

La mélancolie

vendredi, août 1st, 2008

Citation:
« Si la mélancolie n’existait pas les rossignols roteraient ».

CIORAN, (?)

La danse ne va nulle part

mardi, juillet 29th, 2008

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A. Genêt, encre de Chine, détail.

L’impatient de Nantes

samedi, juin 14th, 2008

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Quand les écluses ne fonctionnent pas, certains ont trouvé d’autres façons de poursuivre leur cours sur la Loire. 

Des mots à l’image, l’audace de l’artiste

samedi, juin 14th, 2008

Que peut bien m’apporter la « bonne nouvelle » dont l’image est le véhicule, pour que je souhaite en contempler le spectacle jour après jour? (Le spectateur)

Partant arbitrairement de deux thèmes picturaux récurrents dans mon travail, la surface de l’eau et les cailloux, j’aimerais tenter d’en débroussailler le concept, espérant saisir l’indicible en empruntant périlleusement quelques sentiers des mondes symbolique, psychologique et philosophique.
Les mots sont pour moi une source d’inspiration essentielle, leur transformation en représentation graphique les ancre dans ma (la) réalité. Ces signes picturaux deviennent les traces mémoire de ma pensée et servent de support à son épanouissement. Tout ce qui concrétise matériellement ces images, encre – huile ou autre, donne du temps au mûrissement de mon être.

La surface de l’eau capte dans son reflet tant le monde du dessus que celui du dessous. Ces deux mondes symbolisent le visible et l’invisible – le conscient et l’inconscient, le solaire et l’ombre, Hélios et Héphaïstos, etc.

Cette rencontre de deux mondes à la surface d’un objet se retrouve dans l’interprétation que Sartre ou Levinas portent sur le regard. Mes yeux rencontrent un objet visage et, par la porte des yeux de l’autre, il me sera peut-être donné d’entrer dans un autre monde, celui, invisible, de ses représentations, celui de sa pensée. Dans ce regard, Sartre craint de rencontrer l’enfer alors que Levinas l’appréhende de manière débonnaire, mais tous deux disent l’importance du regard de l’autre. Ce regard, si l’enfançon en est privé, il en meurt.

Quand le regard se porte sur l’Å“uvre d’art, peut-être n’en saisit-il qu’une surface sur laquelle il glisse sans y trouver d’autre signification. Peut-être, au contraire, découvre-t-il une porte d’entrée menant à cet autre monde, la pensée de l’artiste, sa recréation du monde. De cette transcendance, ce dépassement de la surface de l’objet, ce voyage hors de l’ordinaire, naissent de nouvelles représentations signifiantes pour le spectateur qui fertilisent le terreau de son propre développement.
Il en va ainsi de l’artiste qui tente de se révéler à lui-même. Guidé par son intuition et sa sensibilité, il parvient à une disponibilité d’esprit qui lui permet d’accueillir son propre monde souterrain. C’est de ses ressources inconscientes qu’il reçoit la divine inspiration. Il se met à disposition de l’inconnu et se laisse guider par les exigences de l’expérience artistique. Il faut pour y parvenir qu’il traverse les épreuves de la peur – de l’autocritique – de l’impuissance et un douloureux lâcher prise, avant que ne surgisse l’improbable, l’inespérée création.

Les cailloux sont en polarité avec l’eau dont la forme est insaisissable. Ils sont les témoins d’une éternité quantifiable, presque mesurable. La roche se subdivise au cours des millénaires jusqu’à devenir pierre – cailloux – sable et poussière. Les cailloux sont une marque de cette lente transformation, des objets mesurant l’incommensurable temps, un secourable repère, un rapport rassurant dans cet inquiétant infini.
La pierre, élément de repère par sa fixité, m’ancre au sentiment de stabilité et me donne l’appréciable liberté d’explorer mon propre cosmos, cet inconnu, ce vertigineux en moi.

Pourquoi le spectateur s’intéresserait-il à la création de l’artiste ?
Quelle est cette part de moi en l’autre? L’autre serait-il  moi?

Les regards peuvent appréhender les subjectivités pour autant que nous les y autorisions. L’artiste, pour sa part, dévoile sciemment la sienne, il offre sa sensibilité et son intériorité en spectacle, c’est le don qu’il fait de lui-même, espérant par là donner du sens à son existence et trouver sa place dans la société. Il expose sa vulnérabilité sur la place publique. C’est le chemin sacrificiel qu’il choisit pour la reconnaissance de son être.

Pourquoi ce choix ?
Lorsque l’indispensable attention nécessaire à l’être a fait défaut, quand le regard bienveillant qui permet à l’enfant (réel ou intérieur) de se développer a cruellement manqué, il ne lui reste plus, s’il ne veut pas se résigner à l’effacement, qu’à refaire le monde, le recréer inlassablement jusqu’à son improbable changement, jusqu’à ce que justice lui soit rendue. Pour échapper à la folie ou à l’anéantissement, tel un démiurge, l’artiste entreprend la reconstruction du monde avec le tenace espoir d’être enfin reconnu par celui-ci.
Peut-on concevoir projet plus audacieux pour venir à bout du néant ?

Annette Genêt, 8 juin 2008

Gaëtan Rudent publie Les Mémorables aventures de Pamphile de Milet

samedi, juin 14th, 2008

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(La 1ère de couverture a été réalisée par votre servante, qui se vante de surcroît d’être la muse de l’écrivain)

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Aux Editions Michel Champendal

Menus errements

jeudi, avril 10th, 2008

« Chevaucher avec le hasard impose une prise de risque, mais c’est également une ouverture à tous les possibles qui permet d’outrepasser les limites de sa propre imagination. »

Bruno Rousselle, pianiste de jazz et improvisateur talentueux

mardi, mars 25th, 2008

Je ne résiste pas à l’envie de présenter cet ami cher et artiste de talent, Bruno Rousselle.

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Je viens de recevoir de lui  quelques liens qui contiennent des extraits de ses récentes productions dans le Cubana Bop avec Franck Al Yamine Cohendet, retrouvez-les sur leur site avec les dates de leur tournée. Bruno trouve une magnifique liberté d’improvisation dans la formule du duo avec Franck qui le soutelle avec autant d’élan que de délicatesse, ce qui n’est pas si courant dans le style percussion afro-cubaine. Les deux compères s’accordent pour créer un espace musical riche et profond dans un style latin-jazz tout à la fois léger et profond, libre et élaboré. Une impression de cosmique rencontrée chez les meilleurs, tels Miles Davis ou Herbie Hanckok, j’ai pensé aussi à Marc Coplan… A vous d’en juger. Je vous en livre ici un échantillon. Faites-vous envie.

Une définition romane de musarde…

jeudi, janvier 24th, 2008

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Extrait du glossaire de la langue romane de Jean-Baptiste-Bonaventue de Roquefort, rédigé d’après les manuscrits de la bibliothèque impériale.

Ça n’est pas tout-à-fait comme ça que je comprends le sens de ce mot aujourd’hui, les temps ont un peu changés depuis l’époque romane. Je me réferrerai plutôt au aspects créatifs de la flânerie, ce qui est une façon un peu moins gratuite de musarder. Dans le mot musarde il y a muse que l’on peut transformer en s’amuser, mais comment désigner autrement la vacuité  au service de la recherche en matière d’art?

L’atelier neuf

dimanche, janvier 13th, 2008

Il est tellement neuf que ça m’intimide. Au sol, j’ai posé un lino et il n’y a pas encore une seule tache dessus, c’est assez inhibant mais le problème devrait normalement se résoudre tout seul assez rapidement.

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Rapport d’inactivité

vendredi, janvier 11th, 2008

C’est le moment de vous le dire, pour 2008, je vous souhaite du bon, du beau, du bonheur et du fond du coeur!

Voilà quelques semaines que je n’ai pas blogué, pas le temps, pas la tête à ça, 2007 a été une année chargée en avatars. Allez, je vous fais un petit rapport.

Je vous avais déjà parlé de mon déménagement, mais vous n’avez pas eu les détails (heureusement!).
Il  m’aura fallu 9 mois pour venir à bout de la situation de A à Z, le temps d’accoucher d’une nouvelle vie, la Xème! Chercher une autre maison avec l’emplacement pour l’atelier, emballer le contenu de l’ancienne maison et ses 2 ateliers, déballer tout ça dans la nouvelle maison et transformer une pièce en atelier… Et pendant cette période, pas la possibilité de travailler et de prendre des engagements pour des expositions. Je commençais à désespérer d’être capable de m’y remettre et à me sentir un peu déstabilisée. Comme j’ai changé de département je dois également créer mon nouveau réseau en Savoie et ça ne se fait pas tout seul.

En 2007 je me suis occupée de l’organisation des stages de Danse des 5 Rythmes sur Annecy, mais comme nous n’avions pas suffisemment d’inscriptions, nous avons décidé d’arrêter, il y a trop d’activités de ce type sur Annecy et je ne pouvais pas faire venir l’animatrice depuis Paris pour 6 ou 8 personnes, et même si nous avions fait abstraction des questions économiques, les groupes plus importants sont beaucoup plus intéressants. Nous danserons donc ailleurs.

La-dessus, la préparation du Journal Mot de Passe, pour l’association ASPASIE à Genève, a pris aussi un peu de temps (je fais partie du comité de rédaction), mais nous touchons au but, le canard est presque prêt, je vous en reparlerai bientôt. En attendant, si vous êtes curieux, vous pouvez faire un tour sur le site d’ASPASIE.

Passées les fêtes avec leur cortège de préparatifs et tout ce qui s’ensuit d’agréable mais de contraignant, ça y est je suis enfin à mon affaire.  Je viens de reprendre contact avec mon travail d’atelier aujourd’hui même, c’est un grand jour pour moi.

Pour terminer en beauté, une bonne nouvelle, le livre de Gaëtan Rudent (Les Aventures mémorables de Pamphile de Milet), avec qui il m’arrive d’exercer le joli métier de muse, est en cours de réalisation. Avec un peu de chance il sera présent au prochain salon du livre à Paris au stand des Editions Michel Champendal. Je suis très fière d’avoir participé à sa promotion. Vous pouvez encore souscrire, je crois qu’il n’est pas trop tard.

Je vous promets une photo du nouvel atelier dès demain quand il fera jour.

 

L’ère des multimédias

mardi, novembre 20th, 2007


Moi ça me fait rire, vous pourriez l’essayer… Si vous rencontrez un problème de visionnement, allez directement sur le site à cette adresse: http://www.dailymotion.com/video/x8yfnq_cd-rom_fun

Poster cette vidéo sur WordPress

lundi, novembre 19th, 2007

J’ai eu de la peine, mais avec l’aide de Claude, j’y suis parvenue. Il suffisait d’aller dans mon compte et de décocher momentanément l’éditeur visuel, comme tu me l’as dit. Ensuite j’ai glissé la longue ligne à droite de la vidéo directement dans la page et voilà le travail. Merci Claude!

Sacré Géranium

mercredi, novembre 14th, 2007

En faisant un tour sur le superbe blog de Macrocosmic, au milieu des merveilles florales, j’ai trouvé les paroles de la très belle chanson de Dick Annegarn: « Sacré Géranium ». Comme il n’y manquait que la musique et que c’est une de mes chansons cultes, je vous en fais profiter. Et si vous aimez trop, vous pouvez le trouver là (entre autres).

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Gérard IMHOF, le facétieux

lundi, novembre 12th, 2007

Une exposition à ne pas manquer à Genève, tant elle déborde d’humour et de talent, celle de l’artiste visuel Gérard Imhof, à la Galerie Nota Bene, 4 rue Petitot – place de la Synagogue – 1204 Genève – Tél. 00 41 22 311 43 00.

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Soyez prêt à voyager avec des bagages très particuliers, par exemple si vous envisagez un pellerinage à St-Jacques de Compostelle, ne vous privez pas de l’indispensable croix à bretelles…

Jusqu’au 1er décembre 2007.
Horaires: du mardi au vendredi 15h / 19h
samedi 11h / 16j % sur rendez-vous.